Le 25 novembre 1944 libération de Sainte Marie aux Mines.

Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur :
Jean Jacques Malaisé

Article mis en ligne le 25 novembre 2016
dernière modification le 17 septembre 2019

par JDwebmestre

Le 25 novembre 1944 …. Libération de notre ville.

Une pensée à tous ces jeunes hommes "tombés" pour notre liberté. En sommes-nous, aujourd’hui, au moins encore dignes de leur sacrifice ?
C’était, très exactement, il y a soixante et douze ans.
A 13h 30, le samedi 25 novembre 1944, par une météo agréable, que le 3ème bataillon du 142ème Régiment de la 36ème Division d’Infanterie US, investit la ville par la Goutte des Pommes.
Voici ce qu’écrivait Lynch en 1976 dans l’Histoire de la 36è DIUS..
L’offensive débute lentement, puis s’accélère quand le 142e investissait Wisembach, le dernier village avant la montée du col de Ste-Marie.
Le col est situé à 772 m. d’altitude étant une simple route coupée dans le flanc d’une montagne escarpée dont le sommet atteint 974m. Avec la forêt dense et raide le fait de quitter la route nous obligeait de gravir la montagne à pieds.
Le col était barricadé avec du bois et défendu par des canons anti-char et une centaine de soldats d’infanterie. A ce stade de notre avance il était clair que les Allemands n’avaient pas une défense linéaire, mais ralentissaient seulement notre avancée là où le terrain leur offrait l’avantage. Des barrages sur les routes principales étaient la tactique du retardement des Allemands pendant cette période.
L’étude d’une carte montrait un sentier (probablement un vieux sentier de bûcherons) menant de Wisembach vers le nord-est et passant par le sommet de la montagne au nord du col.
On élabora alors un plan qui consistait à diviser le 3e bataillon en deux groupes. Un élément est constitué par la compagnie L, renforcé par un peloton de la compagnie B du 753e bataillon blindé, commandé par le commandant Ross YOUNG de San-Antonio, officier de réserve du bataillon. Ce groupe devait attaquer le col de front en prenant la route, ceci en guise de diversion.
Le reste du bataillon, commandé par le Lt/colonel A.Ward-Gillettte, originaire du Wisconsin, devait monter en camion, suivre le sentier en direction du nord-est au départ de Wisembach. Les hommes devaient rester sur les camions aussi longtemps que possible et, après avoir passé la crête, descendre des camions et attaquer Ste-Marie à pieds.
Le colonel Lynch a fait la reconnaissance du sentier le 24 novembre vers la tombée de la nuit. Il s’est assuré que le sentier pouvait supporter les camions d’une charge de 3T5 et que la pente était négociable.
A priori, le fait d’amener les hommes d’infanterie sur camions directement dans les lignes allemandes pouvait paraître risqué. Mais en considération de la tactique allemande qui était de ralentir l’offensive, le risque semblait justifié.
A l’aube du 25 novembre, les hommes du 3e bataillon de Gillette (sans la compagnie L) s’installent sur les camions et partent de Wisembach pour monter le sentier et disparaître dans la forêt sans incident ni interruption.
L’attaque du groupe de diversion de Young est retardée jusqu’au moment où le 132e bataillon d’artillerie a terminé son installation. Une fois en place, ce dernier ouvre un feu généreux sur les positions fortifiées allemandes, pendant que le peloton blindé de Young avancent sur la route, pour tenter une attaque frontale sur le col. Cette approche étant interdite, la compagnie L se déploie pour contourner le col par le nord.
Après une montée pénible de plusieurs heures, ces hommes descendent sur le col et achèvent sa prise vers 18h15 et fait 28 prisonniers et 30 morts.
Entre temps le 3e bataillon avait passé la crête à 3 km au nord du col et continuait sur camions en direction de la ville de Ste-Marie. Le 111e bataillon de génie a enlevé les obstacles du col vers 22h.40, si bien que le 142e régiment entre à Ste-Marie au cours de la nuit.

Jean Jacques Malaisé